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Photo du rédacteurSagesses Bouddhistes

S’émerveiller

 


Le désenchantement et l’émerveillement : deux attitudes de l’esprit qui sèment des graines bien différentes 

L’émerveillement est plus vif que l’appréciation, plus serein que l’exaltation. Il appelle à la célébration et à la réjouissance et non à l’envie ou à la jalousie. Il peut se partager par contagion joyeuse, sans imposer ni convaincre. Antithèse du désenchantement, l’émerveillement étincelle, vaste et transparent. De son côté, le désenchantement est opaque, terne et borné. Dans l’émerveillement, tout frémit avec jubilation ; avec le désenchantement, sur le monde se pose une torpeur morose. L’émerveillement convie à l’abondance des possibles ; le désenchantement amenuise l’homme qui ne trouve plus de sens à rien qui vaille d’être entrepris. L’émerveillement engendre la confiance qui ouvre aux autres ; le désenchantement préfère la méfiance au point que les êtres sont bons dès lors qu’on peut les tenir à distance. 

L’émerveillement est la vision d’un enfant qui contemple les fresques d’un temple sans nommer rien ni personne, sans filtrer ce qu’il perçoit, sans distordre ce qui lui apparaît, alors que le désenchantement regarde les spectacles les plus sublimes d’un œil blasé, presque agacé. L’émerveillement est léger comme une lanterne de papier qui s’envole dans le ciel, portée par la flamme d’une bougie ; le désenchantement est un oiseau lourd aux ailes anémiques qui peine à prendre de la hauteur. L’émerveillement est un air pur dont on ne se lasse pas de s’emplir les poumons ; le désenchantement est un air vicié qui stagne et que l’on n’inspire qu’à petites bouffées. 

L’émerveillement s’apparente aussi à l’expérience du « flux » (flow), immersion parfaite en ce que l’on fait ou contemple. Dans ces moments-là, dit le psychologue Mihály Csíkszentmihály, « on est totalement impliqué dans l’activité elle-même. Le sentiment du moi se désintègre. On ne voit pas le temps passer. Les actions, les mouvements et les pensées s’enchaînent naturellement, comme lorsqu’on joue du jazz. Tout l’être est engagé et l’on utilise ses capacités au maximum […]. La contribution majeure de l’expérience du flux est de donner une valeur à l’expérience du moment présent. » Elle se révèle par conséquent très précieuse dès lors qu’il s’agit d’apprécier chaque instant de l’existence et d’en profiter de la façon la plus constructive possible. Dans la plupart des cas, on éprouve cette fluidité comme une expérience très gratifiante, voire un ravissement qui se situe aux antipodes de l’ennui et de la dépression comme de la fébrilité et de la distraction. Tant que dure le flux, la conscience de soi s’estompe. Il ne reste que la vigilance du sujet qui se confond avec l’action et ne s’observe pas lui-même. « J’avais l’impression d’être une chute d’eau », déclarait une championne olympique de descente à ski à la fin de sa course. 

Mihály Csíkszentmihály a observé que certaines personnes entraient plus facilement que d’autres dans l’expérience du flux. Ces individus, remarque-t-il, sont généralement « intéressés et curieux des choses de la vie, persévérants et doués d’un faible égocentrisme, dispositions qui permettent d’être motivé par des gratifications intérieures ». En effet, à l’opposé du flux lors duquel le sentiment du moi s’estompe, l’un des symptômes majeurs de nombreux dysfonctionnements psychologiques vient du fait d’être excessivement centré sur soi-même. « Un homme qui n’est plus capable de s’émerveiller a pratiquement cessé de vivre », écrivait Albert Einstein. 

 


L’émerveillement instille un sentiment d’appartenance. Il nous fait prendre conscience de l’interdépendance de toutes choses et peut provoquer une expérience d’ouverture et de liberté qui outrepasse la dualité du sujet et de l’objet.

 

À l’opposé du sentiment d’aliénation à l’égard du monde, des autres et de la nature, l’émerveillement instille un sentiment d’appartenance. Il nous fait prendre conscience de l’interdépendance de toutes choses et peut, en effaçant le sentiment de séparation d’avec le monde des phénomènes, provoquer une expérience d’ouverture et de liberté qui outrepasse la dualité du sujet et de l’objet. C’en est alors terminé du « je suis émerveillé », puisque nous ne faisons plus qu’un avec l’émerveillement, sans pour autant nous identifier à un objet. C’est ce qu’exprime la romancière et essayiste Belinda Cannone dans S’émerveiller : « Un émerveillement poussé à l’extrême conduit à l’absorption complète dans le spectacle contemplé, à l’immersion. Je ne suis alors plus devant le monde mais en son sein. Je crois d’autant plus volontiers à cette identité de nature que, quoiqu’à des degrés différents, les deux provoquent la même puissante émotion : joie et complétude. » 

Évoluant dans l’émerveillement, nous prenons conscience de l’humanité partagée et nous percevons intimement ce lien avec nos semblables, avec l’ensemble des êtres animés qui peuplent l’immensité du monde. Nous sommes alors fondamentalement reliés à tous les êtres animés et à tous les phénomènes inanimés. 

 

Les conditions favorables à l’émerveillement 

S’émerveiller, pour bénéfique et naturel que cela soit, n’est pas forcément chose aisée. À moins d’être en proie à la dépression et de voir tout en noir, l’émerveillement est accessible dans presque toutes les circonstances, mais certaines sont plus favorables que d’autres. Le psychologue et thérapeute Kirk Schneider définit l’émerveillement comme un sentiment d’humilité devant le merveilleux et une appétence pour l’aventure de la vie. Il identifie un certain nombre de conditions qui favorisent l’émerveillement : apprécier le simple fait d’être en vie ; savoir se focaliser sur ce que l’on aime ; appréhender les situations dans leur ensemble avec une vision vaste et ouverte sur le monde ; valoriser l’amitié et la confiance ; prendre le temps de se recueillir en cultivant la capacité de ralentir et de savourer le moment présent. 

Kirk Schneider dresse une liste des conditions mentales et émotionnelles défavorables à l’émerveillement : la fébrilité, la rigidité et le dogmatisme, l’infatuation de soi-même ou, à l’opposé, la dépréciation de soi-même ; la tendance à l’attachement et au réductionnisme, ainsi que la consommation routinière de télévision, de médias, de réseaux sociaux et de tout ce qui engourdit l’esprit. Mais rien n’est figé dans la pierre et à tout moment, quelles que soient nos dispositions mentales, nous pouvons soudainement ressentir un émerveillement qui nous prend par surprise et nous ravit. L’émerveillement est donc toujours accessible. Tout est une question de degré et de fréquence. Il est possible de s’émerveiller dans les circonstances les plus ordinaires de la vie, où que l’on soit. On peut méditer dans le métro ou lors d’une pause au travail, ressentir une sérénité émerveillée dans une petite mansarde ou un moment de délicieuse félicité assis sur un banc public, centré sur la fraîcheur du moment présent et reposant dans la nature lumineuse de l’esprit. 

 

La nécessité de l’émerveillement  

L’émerveillement est aussi lié à la beauté de l’humanité. En dépit de la « banalité du bien » – le fait que, la plupart du temps, la plupart des sept milliards d’êtres humains se comportent de façon décente les uns envers les autres –, nous vivons à une époque où les médias nous abreuvent d’images de haine, de discrimination, d’insatisfaction, de persécution et autres causes de souffrance. Cette focalisation sur les « mauvaises nouvelles » est en partie compréhensible, car elle a pour mission de nous alerter sur ce qui va mal et de nous inciter à remédier au dénuement et à l’injustice. Toutefois, il ne faut pas pour autant succomber au « syndrome du mauvais monde » et nourrir une vision désenchantée de la nature humaine. Il importe de comprendre que, même face à l’adversité, il est non seulement possible, mais désirable de s’émerveiller d’un regard, d’un geste de complicité et de solidarité qui fait chaud au cœur. 



Pourquoi réenchanter son rapport à la nature 

« L’émerveillement constitue le premier pas vers le respect », nous rappelle Nicolas Hulot. Pour autant, sommes-nous émerveillés par la nature au point d’agir avec détermination pour changer nos modes de vie de façon drastique ? À l’heure actuelle, la probabilité d’un réchauffement dépassant 4 °C d’ici un siècle ne cesse de croître et, selon une analyse récente, le déclenchement d’un « effet d’étuve » est maintenant de plus en plus vraisemblable. Il aurait notamment pour conséquence de réduire la population humaine de 7 à 1 milliard, diminution provoquée par les famines, exodes de masse, pandémies et conflits. La Terre continuera sa course et l’évolution suivra son cours – n’oublions pas que, si l’on compare l’histoire de la vie sur Terre (3,5 milliards d’années) à une période de 24 heures, Homo sapiens n’est apparu que 5 secondes avant minuit. Quoi qu’il en soit, pour les générations qui vont nous succéder, ces transformations s’accompagneront d’immenses souffrances. 

En d’autres termes, 99,9 % de l’histoire de la vie sur Terre s’est déroulée sans nous, et elle continuera sans nous à plus ou moins longue échéance. Durant sa présence, l’espèce humaine aura marqué l’histoire de la planète par le fabuleux développement de son intelligence, de sa pensée philosophique et métaphysique, de son art et de ses sciences, mais aussi par son rôle de superprédateur. Aucune autre espèce n’a si vite et si radicalement transformé la biosphère, pour finir par provoquer une extinction majeure des autres formes de vie. 

 

Pourquoi cette illusion d’être séparé de la nature, de ne la considérer que comme une ressource à exploiter  

James Serpell, professeur d’éthique animale à l’université de Pennsylvanie, observe que seules les cultures ayant domestiqué des animaux défendent la thèse de leur infériorité par rapport à l’homme. Ce qui à la fois témoigne d’un malaise par rapport à l’acte de tuer un animal et implique une justification arbitraire qui permet d’accomplir cet acte. Les peuples de chasseurs-cueilleurs ne considèrent pas les animaux comme des êtres inférieurs, mais comme différents de nous. En revanche, le fermier traditionnel vit au contact de ses animaux et s’y attache personnellement. Dans le meilleur des cas, l’abattage, ou le fait de faire souffrir l’animal, engendre des sentiments de culpabilité et de remords, puisqu’il constitue une trahison de la confiance préalablement établie. Sentiments vite balayés par le but de l’abattage qui est le profit — produire toujours plus de viande, plus vite, moins cher — « légitimé » par les habitudes culturelles acquises et intégrées depuis des siècles et cautionnées par une idéologie religieuse qui met l’animal à la disposition de l’homme. Une fois domestiqués, les animaux deviennent les serviteurs et les esclaves de l’homme et sont à sa merci. Comme le soulignait Charles Darwin : « Ces animaux, dont nous avons fait nos esclaves, nous n’aimons pas les considérer comme nos égaux. » L’homme démontre ainsi sa capacité à activer et à désactiver sélectivement ses normes morales selon ce qui convient à ses intérêts. Aujourd'hui nous sommes arrivés à un extrême aberrant : on estime à un peu plus de 110 milliards le nombre d’Homo sapiens qui ont existé sur Terre depuis l’apparition de notre espècei (n’oublions pas qu’il y a 10 000 ans seulement, nous n’étions qu’environ 5 millions d’humains sur la planète). Or c’est le nombre d’animaux terrestres et marins que nous tuons tous les deux mois, comme si de rien n’était. Cela fait beaucoup d’animaux et beaucoup de morts. De nos jours, les populations qui dépendent véritablement de l’utilisation des animaux pour leur survie ne constituent qu’une infime portion de l’humanité. L’instrumentalisation massive des animaux n’est donc pas nécessaire. Elle est évitable, elle est aussi nuisible. De fait, tout le monde y perd, les animaux en premier, mais aussi les êtres humains et notre environnement. La surconsommation de viande dans les pays riches entretient en effet la faim dans le monde, accroît les déséquilibres écologiques et est nocive pour la santé humaineii

Il y a donc deux absurdités majeures quant à notre rapport à la nature : la première est de s’imaginer que nous avons réussi à nous « extraire de la nature », c’est-à-dire à dominer et maîtriser ses processus et dynamiques au point de ne plus en dépendre ; la deuxième est de considérer que la nature est exclusivement à notre disposition.

 

Tous ces processus témoignent de l’instrumentalisation du monde dans sa totalité, lequel, selon le philosophe Patrice Rouget, « acquiert ainsi un statut nouveau, celui d’une ressource, d’un stock disponible, entièrement et exclusivement dévolu à l’utilisation que l’homme saura en faire. Il n’est pas un seul secteur du monde qui échappe au regard utilitaire. » Pour cet auteur, une telle instrumentalisation aboutit à « une relation dégradée, désenchantée au monde considéré comme une simple ressource quantitative, comme une source de profit exclusivement dédiée à l’homme […]. Cette relation suppose un oubli radical de l’existence pour soi de l’ensemble du monde non humain, existence bien antérieure à l’attention que lui porte l’homme. » 

Il y a donc deux absurdités majeures quant à notre rapport à la nature : la première est de s’imaginer que nous avons réussi à nous « extraire de la nature », c’est-à-dire à dominer et maîtriser ses processus et dynamiques au point de ne plus en dépendre ; la deuxième est de considérer que la nature est exclusivement à notre disposition. 

Comment pourrait-on, en effet, s’extraire d’une globalité interdépendante dont on fait intimement partie ? Puis-je m’extraire de mon propre corps ? Les nuages peuvent-ils s’extraire du ciel ? Ceux qui prétendent s’extraire de la nature ne font en fait que la piller en « extrayant » toutes ses richesses jusqu’à épuisement. Il s’agit d’une illusion mortifère d’hégémonie prométhéenne. En effet, nous avons toujours été et resterons toujours profondément et fondamentalement interdépendants au sein de l’ensemble des phénomènes naturels. La reconnaissance de cette interdépendance est d’autant plus essentielle à une époque où les humains ont acquis une influence déterminante sur le reste de la biosphère. Quant à l’idée selon laquelle l’univers serait à notre disposition, elle procède d’une arrogance qui tourne au ridicule, si l’on se souvient que 99,9 % de l’histoire de la vie s’est faite sans nous. 

Le récent rapport du groupe d’experts des Nations unies (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, IPBES) a mis en garde contre le dangereux déclin de la nature et la menace d’extinction d’un million d’espèces. La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine : en raison de l’accélération de la déforestation, de l’agriculture intensive, de la surpêche des océans et de l’urbanisation, 75 % de l’environnement terrestre a été « gravement altéré » par les activités humaines. 

Entre 1980 et 2000, cent millions d’hectares de forêts tropicales ont été perdus. Seulement 13 % des zones humides, indispensables à la biodiversité, qui existaient en 1700 subsistent encore de nos jours. La pollution par le plastique a été multipliée par dix depuis 1980. Seulement 3 % des océans sont libres de la pression des activités humaines. 70 % de l’agriculture mondiale est destinée à la production de viande. 

La disparition d’espèces animales sur Terre fait bien entendu partie du processus normal de l’Évolution et de la sélection naturelle, dynamiques qui sont liées aux multiples changements des conditions de vie sur Terre. 99,9 % des espèces ayant vécu sur Terre ont disparu ! Une seule sur mille est donc encore présente aujourd’hui. En dehors des périodes de crise qui ont déclenché cinq extinctions massives des espèces animales – la 6e étant en cours –, on considère que la durée de présence moyenne d’une espèce est de 5 à 10 millions d’années. Même la disparition spectaculaire des dinosaures lors de la 5e extinction majeure s’est déroulée sur une centaine de milliers d’années. La biomasse des animaux sauvages a diminué de 82 % depuis 1980 ! Le taux de disparition des espèces est devenu mille fois plus rapide depuis la montée en force de l’influence humaine : une espèce animale ou végétale disparaît toutes les 20 minutes. Aujourd’hui, un quart des espèces est menacé, la moitié pourrait disparaître d’ici 2100. Notre planète sera dramatiquement différente de ce qu’elle est aujourd’hui. 

Cette hécatombe ne semble pourtant pas préoccuper outre mesure nos dirigeants ni la plupart de nos concitoyens : en effet, les conséquences les plus graves seront ressenties par les générations qui nous suivent et commencent à peine à nous affecter directement. Le futur ne fait pas mal, du moins pas encore. 

 

L’histoire de l’humanité deviendrait-elle « de plus en plus une course entre l’éducation et la catastrophe » (H.G. Wells) ? 

Beaucoup d’entre nous sont conscients des dangers provoqués par le réchauffement climatique et nombre de citoyens, de communes, voire d’États (la Californie, par exemple, qui a pris des mesures antipollution radicales) ont certes pris des initiatives courageuses. Toutefois, les gouvernements hésitent à mettre concrètement en œuvre les mesures suffisantes pour l’endiguer et il manque encore une véritable coordination citoyenne, nationale et internationale à grande échelle. Les scientifiques s’accordent à dire qu’il n’est pas trop tard pour agir, à la seule condition que nous agissions maintenant avec la plus grande détermination et en modifiant profondément nos manières de vivre. S’engager politiquement à tous les niveaux pour changer les règles nationales et internationales semble donc plus efficace que de se contenter d’éteindre quelques ampoules électriques. L’évolution nous a dotés des moyens de réagir énergiquement à un danger immédiat, mais il nous est plus difficile de nous sentir concernés par un problème qui se produira dans dix ou vingt ans. Nous avons tendance à penser : « On verra bien quand ça arrivera. » Diana Liverman, chercheuse en science de l’environnement, regrettait que le CO2 ne soit pas de couleur rose. Si tout le monde pouvait voir le ciel devenir de plus en plus rose à mesure que nous émettons du CO2, il est probable que nous nous alarmerions bien davantage des conséquences de ces émissions. 

Le changement passe par une éducation appropriée, par le développement de la solidarité au niveau des communautés et des individus, et par une coopération internationale responsable concernant les problèmes qui affectent l’ensemble de la planète. 

Nombreux sont ceux qui tentent de promouvoir cette manière de penser, mais plus nombreux encore sont les serviteurs d’intérêts financiers à court terme qui ne se préoccupent nullement des conséquences à long terme de leurs activités économiques. Ainsi, pour prendre un exemple significatif, plus de sept cents milliards de dollars sont annuellement dépensés en publicité et marketing pour inciter les gens à acheter ce dont ils n’ont pas besoin. Une meilleure compréhension de ce qui induit le bien-être des individus et de nos sociétés conduirait, au contraire, à privilégier la prise en compte des intérêts d’autrui et de ceux des générations futures. 

Pour sortir du marasme des recommandations sans effet, il devient donc indispensable d’écouter les scientifiques et de suivre les courants d’idées qui promeuvent l’altruisme et le bien-être véritable en tant qu’authentiques guides dans nos prises de décision. Une telle attitude amènerait, par exemple, à privilégier des activités liées à l’émerveillement et non à une consommation compulsive toujours croissante, dont les effets se font davantage sentir sous forme de pollution que de bonheur. Il ne s’agit pas simplement de survivre, mais de vivre mieux sans saccager la planète qui nous abrite. Il s’agirait là d’une voie concrète tant pour l’homme que pour la nature dont il fait partie, l’un des chemins possibles vers une harmonie durable. 


Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°11 (Automne 2019)

 

Depuis presque cinquante ans, Matthieu Ricard vit principalement dans l’Himalaya. Émerveillement (Éditions La Martinière) est le premier livre, parmi la dizaine d’ouvrages de photographies qu’il a publiés, à être presque entièrement consacré à d’autres lieux que les contrées himalayennes. Il a photographié les moments magiques qui furent nombreux à s’offrir à ses yeux : les côtes de l’Islande et ses hauts plateaux, le Fitz Roy et le Cerro Torre en Patagonie et les merveilles du Nord-Ouest canadien. Il livre dans cet ouvrage aux photos sublimes un texte fort et inoubliable que nous vous proposons de découvrir. 






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