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Le bonheur au-delà des frontières

Les chemins yogique et bouddhiste du bonheur


Par B.K.S. Iyengar et le Dalaï-Lama

Photos : ©Tenzin Choejor/OHHDL


Dans une rencontre historique, Sa Sainteté le Dalaï-Lama s’entretenait à New Delhi avec le célèbre maître indien Yogacharya B. K. S. Iyengar devant une assemblée de scientifiques indiens et occidentaux, dont des physiciens et des neuroscientifiques, des universitaires, des pratiquants de la spiritualité et le grand public.  


 « Le but ultime [d’un pratiquant bouddhiste] est d’atteindre la bouddhéité en cultivant un esprit compatissant. Le sous-produit de cette pratique est la capacité à atteindre un esprit calme et positif dans sa vie quotidienne, qui expérimente moins de souffrance et donc plus de bonheur », a déclaré Sa Sainteté. Et d’ajouter, à propos de la connexion entre le corps et l’esprit : « Tout comme la pratique du yoga qui met l’accent sur la connexion entre les émotions et les postures physiques pour atteindre un état d’équilibre, d’équanimité, la pratique bouddhiste souligne également l’importance de la connexion corps et esprit qui conduit un pratiquant à se concentrer, en méditant, sur la bonne position du corps, comme par exemple garder la colonne vertébrale droite afin de permettre un flux correct de l’énergie. » 

 

B.K.S. Iyengar (1918 – 2014), créateur de l’école de yoga éponyme, est connu pour avoir analysé les soutras du yoga de Patanjali* d’une manière quasi scientifique. « Le bonheur est une question de santé fondamentale constituée par la santé physique, la santé mentale, la santé intellectuelle, la santé consciente et la santé spirituelle », explique-t-il. « Au moment où l’intelligence du cœur et celle de l’esprit se rencontrent par la purification du corps et de l’esprit, alors le "je" — la conscience du moi égoïste — disparaît, alors le pratiquant expérimente une joie sans bornes et sans couleur. » « Le but du yoga est de parvenir à la non-colorisation du bonheur où les restes du "moi" sont éliminés. » Un pratiquant de yoga traite les émotions négatives telles que la colère comme des entités séparées et il contrôle ainsi l’esprit. Le yoga considère l’ignorance ou les carences mentales comme la cause de toutes souffrances et insatisfactions dans le monde. « Vivre d’instant en instant, de manière continue et stable, sans être pris par les réminiscences du passé ou les projections vers le futur, à l’instar de l’exécution d’une posture de yoga, est la seule façon de toucher la joie réelle et le bonheur authentique. C’est la beauté du yoga qui vous fait éprouver un esprit satisfait, rempli de joie et de paix sans limites. Nous utilisons le mot mais le bonheur n’a pas de terminologie, pas d’expression pour désigner la joie véritable. Ce n’est pas explicable, cela ne peut être qu’expérimenté et parachevé. » 

« Les qualités comme la bienveillance, la compassion, la joie et l’équanimité sont universelles, communes au bouddhisme et à toutes les religions », explique B.K.S. Iyengar. « L’équanimité dans le yoga se travaille avec la pratique des postures comme une distance, une indifférence, une endurance qui s’établit par rapport au plaisir comme à la douleur. Tout l’art du yoga consiste à voir les attachements psycho-sensoriels à notre corps que nous touchons pendant la pratique et qui relèvent de l’attachement au "Soi". » 

 

*Voir page 54-55 

Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°10 (Eté 2019)

 








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