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Photo du rédacteurSagesses Bouddhistes

Écologie – Consommation forcenée

La seule révolution est à l’intérieur 

 Par Lama Tsony

 

À 18 ans, j’ai décidé que je ne voulais pas passer les 30 000 jours de ma vie à payer des choses qui étaient des compensations au manque de joie ou d’équilibre que j’aurais pu trouver par ailleurs en moi-même. C’est dans l’équilibre que j’allais trouver la joie profonde qui ferait que la consommation d’outils compensatoires serait minimale. Ce schéma aussi éthique qu’environnemental signifie une diminution de la consommation, parce que l’inflation de la consommation folle est une drogue. Pour moi, c’est une évidence : on a besoin d’un moyen compensatoire pour équilibrer, donner un semblant d’équilibre, à un déséquilibre intérieur. Si on travaille à la transformation intérieure, on trouve un équilibre qui fait que l’on a moins besoin de la méthadone samsarique1. Parce que l’on consomme moins, on consomme mieux. On consomme de manière plus mesurée et l’environnement peut soutenir notre vie. Sinon nous sommes tout schuss dans la descente et tout le monde le sent de manière claire. Maintenant, la grande question est : « Alors que nous sommes sur le Titanic, qui essaye de se déguiser en femme pour avoir une place sur les barques de secours et qui est dans l’orchestre pour essayer de calmer tout le monde ? C’est ça l’Histoire en ce moment. Là où nous sommes, il faudrait que tout le monde ait une prise de conscience radicale et que l’on change complètement de paradigme. On n’en prend pas trop le chemin, on a commencé : on va interdire les couverts en plastique et les pailles. 


Ce changement radical ne peut pas être imposé par la société. En effet, si nous ne voulons pas changer de l’intérieur, une société, même fascisante comme celle qui est en train de se construire autour de nous, ne pourra pas nous forcer à faire ce que profondément nous n’avons pas envie de faire. Il faut que ce soit une révolution intérieure, il n’y a pas le choix. S’il n’y a pas une possibilité de révolution intérieure systémique alors elle sera intérieure et individuelle. C’est là où la libération individuelle, conjointe à celle d’autres, peut arriver à créer une masse critique qui puisse faire que la société redevienne civique et civile. Je ne dis pas que ces aspects-là ont disparu et que notre société est en fin de règne. Rappelez-vous la peste noire et la Guerre de Cent Ans. Comparativement, nous pouvons dire que cela va bien de nos jours. Il n’y a pas eu de période ou un âge d’or mais il y a des fluctuations et c’est la responsabilité individuelle qui joue sur l’ensemble. 


Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°11 (Automne 2019)

 

Salva Magaz

Lama Tsony est français, devenu laïc en 2007 après de longues années de responsabilité monastique en qualité d’abbé d’un monastère bouddhiste en Auvergne. Il vit désormais aux États-Unis avec son épouse au centre BodhiPath de Natural Bridge dont il est l’enseignant résidant. Il est très apprécié pour son approche épurée et moderne du bouddhisme. 

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