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Le calme mental - Ne pensez plus !

Dernière mise à jour : 28 févr.


Pratiquer la méditation, c’est entraîner l’esprit, pour l’aider à développer les aptitudes dont il a besoin pour résoudre ses problèmes. Tout comme il existe de nombreux remèdes différents pour les maladies du corps, il existe de nombreux types de méditation différents pour les différents travers de l’esprit. Tous visent à résoudre son problème le plus fondamental : la souffrance et l’insatisfaction que l’esprit fait naître en lui à travers ses propres pensées et actions. En effet, l’esprit à la recherche du bonheur arrive toujours à s’accabler avec de la douleur mentale. Que d’efforts malavisés ! La méditation aide à dévoiler les raisons pour lesquelles l’esprit fait cela et en les dévoilant, elle nous aide à les soigner, nous ouvrant ainsi à la possibilité d’un bonheur stable et authentique. Plus ce bonheur stable prend place, plus nous avons à partager avec les autres, ce qui fait de la méditation un acte de gentillesse tant pour nous-même que pour les autres. Une bonne nouvelle, non ?

Nous vous proposons dans les pages qui suivent la richesse des approches méditatives du calme mental émanant des traditions theravada, tibétaine et zen.


 

Ne pensez plus !

Ne pensez plus ! On s’identifie tellement à ses pensées ! Penser peut vraiment vous empêcher de pratiquer. Quand l’esprit est troublé par les pensées, occupé de lui-même, observez simplement avec une claire compréhension et en toute conscience. Ne continuez pas à creuser, à essayer de comprendre les pensées. Lâchez prise. À chaque fois qu’une pensée émerge, laissez l’observateur constater : « Ce n’est qu’une pensée. » Nul besoin d’entrer dans la pensée et d’en faire quelque chose à comprendre. Essayer de lui donner du sens l’alourdit.

Dans cette pratique, on cultive le lâcher-prise du cœur et de l’esprit. Mettez votre cœur et votre esprit au-dessus des états d’âme, des sentiments et des émotions dont vous prenez conscience et ils ne vous écraseront pas. N’y réagissez pas ; laissez-les exister sans créer davantage de causes et d’effets avec eux. Laissez-les simplement se dissoudre. Quand une émotion forte apparaît, ne la laissez pas vous envahir, laissez-la être un invité de votre esprit, en lui laissant ainsi la possibilité de repartir.


Du calme !

« Rien, aucun Dharma, aucun enseignement ne mérite que l’on s’y identifie. » La réalité ultime ne peut pas être liée à un état. Ne soyez pas pressé dans cette pratique, ne prenez pas tout cela trop au sérieux. Ne vous en faites pas un fardeau. Il suffit de faire un pas après l’autre, quel que soit le temps que cela prenne. Ayez du respect pour vous-même. En vous précipitant, en voulant réussir, vous ne vous respectez pas, vous ne vous donnez pas une chance. Calmez-vous. Tout le monde y arrivera.

Ne soyez pas défaitiste, ne pensez pas : « Je n’ai pas assez de vigilance, je n’y arriverai jamais. Je n’ai pas assez cultivé de bonnes qualités pour y arriver. » Ne laissez pas l’ego aborder le chemin de la pratique en tenant compte des aspects négatifs. Cela implique aussi un manque de respect. Continuez simplement à avancer, soyez motivés et cultivez les cinq points importants : l’inspiration, l’effort, la vigilance, la conscience et la sagesse. Ils peuvent vous mener au but de votre pratique.

On se fait facilement un fardeau des choses qu’on ne peut voir. On peut se libérer des choses visibles quand elles sont trop lourdes à porter, en regardant à travers. L’identification à l’ego qui veut par­ venir à quelque chose compromet la pratique. Il va se renforcer face à la difficulté. C’est le paradoxe de vouloir pratiquer pour atteindre le non-soi, et d’être entravé par le fait d’avoir autant de considération pour son ego.


 

Maechee Pathomwan est la nonne responsable de toute une province en Thaïlande. Grande et mince, elle est invariablement vêtue de blanc. Elle semble pure et paisible. Mais ce qu’on raconte de son enfance au temple est plutôt amusant et malicieux. Elle est nonne depuis trente-huit ans et enseigne le vipassana (la compréhension des vérités fondamentales du Dharma par la méditation) depuis de nombreuses années.


Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°4 (Automne 2017)

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